Le retour de la consigne en 5 questions
Depuis le 12 Juin 2025 et pour une durée de 18 mois, le retour de la consigne pour le réemploi d’emballages en verre, disparue dans les années 90 sauf en Alsace, est expérimenté dans 750 magasins du Nord et de l’Ouest de la France.
Cette pratique s’inscrit dans le cadre des objectifs de la loi AGEC fixés à 10% d'emballages réemployés d'ici à 2027, avec un objectif intermédiaire de 5% pour 2023 ; une cible sur laquelle la France est à la traîne.
APQUALEA fait le tour de ce dispositif, dont l’extension à l’échelle nationale est prévue en 2027, à travers 5 questions :
- Quels sont les acteurs partenaires de l’expérimentation ?
- Quels sont les produits et emballages concernés ?
- Quel est le coût de la consigne ?
- Comment rapporter les emballages consignés ?
- Que deviennent les emballages consignés ?
Quels sont les acteurs partenaires de l’expérimentation ?

Le retour de la consigne est testé dans 4 régions, sélectionnées en raison de leur dynamisme en matière de réemploi et de leur performance en matière de tri des déchets : Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie et Hauts-de-France. Une population de 16 millions d’habitants est ainsi ciblée.
750 magasins sont partenaires de l’expérimentation parmi les huit enseignes suivantes : Carrefour, Intermarché, Monoprix, Biocoop, Leclerc, Brasserie du Bout du Monde et Auchan.
Les produits consignés sont fabriqués par plus de 50 industriels, dont de nombreux brasseurs, engagés dans le projet, avec, à l’horizon 2026, 55 millions d’emballages concernés.
L’opération est coordonnée par Citeo, organisme qui coordonne la collecte et le tri des déchets d'emballages ménagers. Le prestataire de service "Go ! Réemploi" a été choisi pour s’assurer que toute la boucle fonctionne et soit la plus optimisée possible.
Cinq fournisseurs ont été sélectionnés pour la fabrication des machines de récupération des emballages vies, dans le cadre de l’appel d’offres lancé par Citeo : Bocoloco, Lemon Tri, Noww, The Keepers, Tomra.
Cette expérimentation s’inscrit dans la démarche ReUse. Impulsée par les éco-organismes Citeo et Adelphe, celle-ci fédère une centaine d’acteurs : des marques, distributeurs, verriers, opérateurs, fédérations ou encore associations. Objectif affiché : "faire émerger un dispositif de réemploi national et mutualisé pour les emballages alimentaires en grandes surfaces".
Quels sont les produits et emballages concernés ?
Citeo a créé des gammes d’emballages réemployables standards, appelées "R-Coeur" afin de mutualiser un parc d’emballages entre les différents acteurs industriels.
Les premiers emballages disponibles seront les bouteilles d'un litre à goulot large, contenant du lait, des jus de fruits et des soupes, ainsi que les grandes bouteilles ambrées de 75 cl notamment pour la bière. Les bocaux de conserves, compotes et fromages blancs, ainsi que les bouteilles ambrées de 33 centilitres suivront.

Quel est le coût de la consigne ?

Le coût de la consigne est de 10 centimes pour les petits contenants et 20 centimes pour les plus grands.
Ce coût est indiqué sur chaque produit concerné via une petite étiquette violette "rapportez-moi pour réemploi" et, pour certains emballages, un bandeau également violet "récupérez le montant de votre consigne en rapportant cet emballage".
Le consommateur récupère le montant de la consigne lorsqu’il rapporte l’emballage vide soit via un remboursement sur sa carte bancaire, soit sous la forme d’un bon d’achat.
Comment rapporter les emballages consignés ?
Le consommateur rapporte son emballage vide consigné dans n'importe quel magasin partenaire de l'opération, soit au niveau d’une machine de récupération de ces emballages, soit en caisse centrale ou à l’accueil du magasin.
Il existe deux sortes de machines de récupération des emballages vides : les automatiques et les semi- manuelles. Les automates permettent au client d’y déposer en libre-service les emballages réemployables qui sont scannés et stockés, afin d’être récupérés et traités. Pour l'option semi- manuelle, un employé du magasin accompagne le client et scanne les emballages à l'aide d'une douchette.
Il n’est pas nécessaire de rincer les emballages avant de les rapporter en magasin. En revanche, il est recommandé de revisser les couvercles lorsque c’est possible pour éviter les odeurs et les coulures. L’étiquette et le code–barre doivent rester en place pour permettre l’identification par les machines de récupération.

Que deviennent les emballages consignés ?

Les contenants vides, récupérés puis lavés, ont vocation à être réutilisés, et non pas à être recyclés.
En pratique, les emballages vides consignés sont collectés dans les points de vente partenaires en vrac, puis acheminés vers un centre pour qu’ils soient triés afin de séparer les différents formats standardisés ainsi que les formats « iconiques » appartenant à des industriels qui tiennent à conserver leurs formes de bouteilles spécifiques. Ceux-ci récupéreront ces emballages dont ils sont propriétaires et seront libres de choisir le prestataire de lavage pour réemployer leurs contenants une fois propres. Ils continueront d’acheter leurs propres emballages neufs auprès des verriers.
Les formats standardisés, eux, passeront par l’un des cinq centres de lavage retenus lors d’un premier appel à projets. Les deux premiers centres de lavage sont ceux de Bout' à Bout', près de Carquefou (44) et de Haut la consigne, près de Lille. Les industriels qui utilisent ces formats d’emballages communiqueront les volumes dont ils ont besoin à l’opérateur « Go ! Réemploi », et recevront indifféremment des emballages neufs ou réutilisés, moyennant le paiement de la prestation de service. Citeo finance les premiers parcs d’emballages standardisés et fait produire les volumes nécessaires par les verriers afin d’initier le dispositif.
Ensuite, les contenants propres seront à nouveau remplis par les conditionneurs, d’un produit qui peut être différent de l’usage précédent, avant d’être disposés dans les rayons. Une bouteille en verre pourrait être réutilisée jusqu’à vingt fois avant d’être retirée de la boucle. Selon les chiffres de l’Ademe, trois à quatre utilisations suffiraient pour que l’impact carbone soit inférieur à un emballage à usage unique, et contribueraient à économiser jusqu’à 75 % d’énergie et 33 % d’eau.
Sources et liens utiles
- https://www.francebleu.fr/infos/environnement/l-experimentation-de-la-consigne-de-verre-debutera-le-12-juin-dans-quatre-regions-de-france-1491380
- https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2025-05-28/la-consigne-du-verre-sera-bientot-testee-dans-quatre-regions-voici-les-secrets-de-cet-essai-5b4930ea-d2a2-4fff-aa1d-ba82c7f7f3fc
- https://www.processalimentaire.com/emballage/la-consigne-fait-son-grand-retour-en-france
- https://www.citeo.com/le-mag/le-reemploi-se-deploie-dans-4-regions-francaises
- https://www.citeo.com/le-mag/consigne-pour-reemploi-mobilisation-dans-le-nord-ouest
- https://www.citeo.com/interview-dun-expert/cap-sur-le-reemploi-dans-le-grand-nord-ouest-les-rayons-des-magasins-adoptent
- https://www.reflexe-gagnant-reemploi.fr/
- https://citeo.guidedutri.fr/